puis dans la liste qui s’affiche, cliquez sur AdBlock
Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Pendant longtemps, les Européens n’ont pas vraiment compté en NBA… Mais ces dernières années ce sont eux qui dominent dans la ligue, un constat qui inquiète Doc Rivers. Il a essayé de comprendre le pourquoi du comment et son analyse est pertinente.
Depuis plusieurs années désormais, les étrangers s’imposent comme les meilleurs joueurs de NBA. Alors qu’à une époque les dirigeants et les entraineurs peinaient à leur faire pleinement confiance, des légendes comme Tony Parker, Dirk Nowitzki et Pau Gasol ont permis de faire évoluer les mentalités. Aujourd’hui, l’Europe est le continent dominant dans la ligue.
Il suffit d’ailleurs de regarder la course au titre de MVP ces dernières saisons pour le comprendre. Nikola Jokic est au-dessus de tout avec les Nuggets, Giannis Antetokounmpo est également un double lauréat, et Luka Doncic ne devrait pas tarder à les rejoindre. Mais comment expliquer cette nouvelle prise de pouvoir des Européens sur la NBA ?
Doc Rivers massacre la formation américaine
Lors d’un passage dans le podcast de Bill Simmons, Doc Rivers s’est penché sur la question et a dressé un portrait assez déprimant de la situation Outre-Atlantique. Pour le champion 2008, les jeunes joueurs américains, y compris son fils Austin, ancien phénomène au niveau High School, sont handicapés par leur très mauvais système de formation. Ce qu’il dit des entrainements est particulièrement intéressant :
Les jeunes joueurs américains doivent se méfier, parce que les Européens qui arrivent en NBA sont meilleurs qu’eux maintenant. Ils sont aussi mieux préparés pour réussir et ont l’esprit de compétition. L’été, les lycéens américains jouent 6 matchs par semaine sur le circuit AAU, et ils n’ont qu’un seul entrainement. En Europe, les jeunes joueurs s’entraient 6 fois par semaines, pour un seul match le weekend. Et parce que les Américains jouent tellement, ils perdent l’esprit de compétition.
Ce qui me rendait fou quand j’allais voir Austin jouer, c’est qu’il ne prenait même pas un tir à la mi-temps pour se remettre en rythme. Un jour je suis allé le voir, il m’a expliqué qu’il avait encore 5 matchs dans la journée ! Il faut faire quelque chose parce que le talent est toujours là, mais les jeunes ne savent plus jouer. Ils ne savent plus jouer collectif. Ils ont toujours des entraineurs individuels. En Europe ça joue en équipe, ça s’entraine sur du 3 contre 3. Si rien n’est fait, les Américains vont perdre leur place en NBA.
Pour Doc Rivers le constat est simple : si les joueurs européens sont aujourd’hui si dominants en NBA, c’est simplement parce que les Américains ne sont plus au niveau collectivement. Ils ont passé leur adolescence à enchainer les matchs sans jamais s’entrainer collectivement, alors forcément, une fois dans la ligue, ils doivent apprendre tout ce que les jeunes issus du Vieux Continent savent depuis des années. Comment ne pas lui donner raison ?
Le constat dressé par Doc Rivers est on ne peut plus sincère. Il semble réellement s’inquiéter de la formation américaine et aimerait insuffler un vrai changement pour inverser la tendance. Pour le moment, l’histoire lui donne raison.
