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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Acteur le plus « bankable » du cinéma français depuis de longues années maintenant, Christian Clavier n’a pour autant pas échappé à certaines blessures et cicatrices. D’ailleurs, il n’a pas hésité à pointer en interview un mal bien français selon lui, et qui l’a impacté dans de sérieuses proportions. Explications en toute franchise.
On ne présente plus Christian Clavier, recordman du nombre d’entrées en France sur les 40 dernières années. D’abord associé à ses compères du Splendid, l’ancien compagnon de Marie-Anne Chazel a su s’imposer comme la référence de la comédie grand public en France. Et aujourd’hui, avec près de 145 millions d’entrées en cumulé, il se situe devant des ténors Jean Marais, Philippe Noiret, Jean Reno ou encore Claude Brasseur.
Mais s’il est connu pour son exubérance à l’écran, à l’image d’un certain Louis de Funès en son temps, Clavier est plutôt du genre pudique et réservé à la ville et devant les caméras. Il faut dire que l’acteur n’a pas toujours été épargné par les critiques, et notamment lors de son départ de France au début des années 2010. Une période bien délicate pour lui.
Christian Clavier déplore une certaine pensée unique en France
Dans un entretien accordé à TF1 il y a une dizaine d’années, Clavier avait été interrogé sur ce départ en Angleterre. Il commençait alors :
Je me suis éloigné d’une agitation médiatique qui était un peu pénible pour moi. Il y a une forme de parisianisme en France qui a toujours existé, depuis très longtemps, qui peut être très méchant. Ma motivation pour partir a été de m’éloigner d’un certain nombre de gens devenus d’un coup très agressifs, pour des raisons autres de ce que je représentais professionnellement, ou de ce que j’étais.
Mais que se cache-t-il exactement derrière cette notion de parisianisme ? Il s’agit en fait d’une certaine pensée unique, souvent orientée à gauche, dans le milieu des élites culturelles, médiatiques et politiques. Car d’après lui, Clavier a été particulièrement attaqué pour son soutien et son amitié connue de tous avec un certain Nicolas Sarkozy :
Bien sûr. J’étais ami avec le Président, et c’était une catastrophe pour eux. Etait-ce la raison de mon départ ? C’est-à-dire qu’il y a un moment où c’est très déplaisant, même pour votre famille. Mais voilà, tout cela est derrière.
Toujours marqué par l’épisode, et un brin acide, l’interprète de Claude Verneuil dans « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu » a saisi la balle au bond lorsque le journaliste lui a demandé s’il était réconcilié avec les Français :
Ah non. Entendons-nous bien. Vous, les journalistes, ça c’est une autre affaire, nous verrons. Avec le public, il n’y a jamais eu d’ambiguïté, et les gens ont toujours été extrêmement gentils et sympathiques avec moi.
Christian Clavier a-t-il été mis au ban par l’intelligentsia parisienne en raison de son penchant politique vers la droite ? Il en est persuadé, et il garde quelques rancoeurs à ce jour envers les journalistes et autres notables qui lui ont tourné le dos. En revanche, aucun malentendu n’a jamais existé avec le public, et ses cartons au box office en attestent !
