NBA – Trust the Process

Joel Embiid. Prophète d’une religion encore jeune créée par Sam Hinkie il y a quelques années de ça et après avoir souffert de multiples blessures, nous autres mortels avons enfin la chance, l’honneur, d’assister à l’avènement du pivot. Welcome to the process.

 

 

Le process, c’est quoi ?

 

Une stratégie consistant à mettre en place un effectif si ridicule que le seul résultat possible serait une position de fin de classement afin d’être bien positionné pour la draft. Vous avez de bons joueurs ? Echangez les contre d’autres pick de draft, encore et toujours, jusqu’à obtenir une pépite comme il n’en arrive qu’une fois tous les 10 ans. Une superstar. Car là est l’unique objectif.

Sam Hinkie s’est donc lancé dans ce processus il y a quelques années à la tête de Philadelphie, toujours à la recherche d’un nouveau visage depuis la fin d’Iverson. Et la destruction fut immédiate. Les 76ers ont eu le même nombre de victoires sur 3 saisons (de 2013 à 2016) que les Hornets ou le Heat la saison dernière (48). A la fin de la 1ère saison, certains se questionnaient sur la capacité des 76ers à gagner face aux meilleurs team universitaires, à la fin de la 2nde c’était à se demander s’il gagnerait contre n’importe quelle équipe NCAA…

Aujourd’hui ? Aujourd’hui tout le monde attend avec impatience le prochain match ou la prochaine frasque de Joël Embiid. Aujourd’hui, tout le monde Trust The Process.

 

The Process, 20.2 points, 8 rebonds, 2.5 blocks par match. Sympathique. En 25 minutes ? Oh Lawd we’re in trouble ! Quelques mois de NBA dans les jambes et on le qualifie déjà de game-changer. Très à l’aise défensivement, il sent bien le jeu, fait penser aux opposants que balancer la balle dans les tribunes est une tactique efficace, est très mobile pour sa taille en plus de parfaitement venir en aide pour couvrir les éventuels manquements défensifs de ses coéquipiers. Et si cela n’est pas assez parlant cela l’est encore plus en chiffres.

(Au 20 janvier)

 

Offensivement, il reste assez brut. Physiquement béni, il n’avait que très peu de match-up équivalent lors de son année universitaire d’où la difficulté de le projeter en NBA. Il a cependant su profiter de ses multiples blessures l’ayant éloigné des parquets pendant 2 ans pour se renforcer musculairement et tenir le coup face aux tout meilleurs pivots de la ligue.

Mais en plus de pouvoir jouer des coudes avec les meilleurs big  (Sullinger, Glen Davis et consort) il possède un arsenal de moves rappelant Olajuwon. Capable d’endormir les défenseurs avec son Dream Shake comme Rondoudou, de shooter à 3pts à 36,7% (soit un meilleur pourcentage que Melo, Harden ou Butler pour ne citer qu’eux) ou de prendre des mid-range dès qu’il a un peu d’espace, Joel Embiid est un véritable calvaire à défendre malgré son manque d’expérience. Si les forces de Jahlil Okafor sont le jeu au poste, et la capacité de détecter tout McDonalds à moins de 10km, Embiid peut punir au poste, à mi-distance, derrière la ligne, de la section 7 siège 9 des tribunes… Tout cela stocké dans un corps de super-humain provenant de la même planète que LeBron James, Giannis Ante[…]o et Russell Westbrook.

 

A tel point qu’Harden, le leader dans la course au MVP, l’a classifié : «Le big man le plus doué techniquement de la ligue.»

DeMarcus Cousins aurait par la suite demandé à ce que Harden « Put some Respek on his name »  après avoir lui-même dit que Jojo aurait l’opportunité d’être le meilleur… Une fois qu’il ne jouerait plus.

 

Logiquement leader et futur vainqueur de la course au ROY, il s’est hissé parmi les joueurs les plus populaires lors des votes du All Star Game, et sous l’ancien système, il aurait pu participer au match des étoiles (lui permettant par la même d’obtenir un rendez-vous avec Rihanna) en face du légendaire Zaza Pachulia.

 

Il est cependant important de ne pas s’emporter. Si The Process semble parfois trop fort pour quiconque l’affronte, ce n’est que sa première saison et il lui arrive aussi de ressembler à Bambi lorsqu’elle tentait de marcher sur la glace. Manquant de jugeote sur certaines séquences ou surestimant ses capacités, il n’est pas aussi lucide, précis et aguerri que ne pouvait l’être Towns, même lors de son année rookie.

Offensivement, KAT s’appuie sur des fondamentaux infaillibles et une lecture du jeu quasi parfaite quand Embiid se reposera souvent sur une domination physique ou une zone de confort malgré ses qualités offensives.

Observez par exemple cet euro-step ou il finit étrangement de la main droite (naturellement, il obtient le panier quand même… Because of course)

 

Pareil sur cette séquence où une finition main gauche aurait été plus judicieuse. Une mauvaise habitude qu’il faudrait peut-être corriger avant qu’elle soit définitivement ancrée.

Defensivement, son problème vient surtout d’un manque d’expérience et d’anticipation pour défendre notamment les pick & roll de niveau NBA

Ici, Embiid se met en position défensive trop tard, ne switch pas et ne garde globalement personne.

Il faut aussi relativiser car, dans son cas, ne pas jouer les back to back et jouer uniquement 28 minutes par match lui permet d’arriver plus frais que ses adversaires.

 

 

Mais au bout du compte, qui cela intéresse ? Joël Embiid apporte de l’humour, de la joie et un peu de folie dans une NBA ayant tendance à tomber dans le politiquement correct et c’est qui fait son charme. Après avoir rongé ses ongles pendant 2 ans, la seule chose dont il a envie, c’est profiter. En témoigne sa réaction lorsqu’il est benché à cause de sa restriction de minutes il y a quelques mois de cela.

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(Sans conséquences heureusement, hein Kanter ?)

Et quand ce n’est pas sur le terrain, il profite autrement.

 

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Le pivot a accompli une mission de taille à savoir redonner de l’intérêt à la franchise des 76ers qui en manquait cruellement depuis quelques années, et on ne peut qu’attendre avec impatience le retour de Ben Simmons pour profiter pendant des années de Pick & Roll devastateurs.

 

Harambe Sam Hinkie died for this.

NBA 24/24

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